Le gouvernement veut tourner une nouvelle page dans l’organisation du travail public. La ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Naima Ben Yahia, a confirmé la préparation d’une réforme destinée à assouplir les horaires dans la fonction publique. Élaboré en collaboration avec le ministère chargé de la Fonction publique, le projet entend répondre aux attentes croissantes des agents, femmes comme hommes, confrontés à de nouvelles réalités sociales.
L’idée centrale : offrir plusieurs modalités de travail sans remettre en cause la continuité du service public. La réforme reposerait sur trois modèles, pensés comme des outils de conciliation entre vie professionnelle et engagements personnels.
Le premier modèle envisagé permettrait aux fonctionnaires d’opter pour un temps partiel volontaire. Ils pourraient réduire leur durée quotidienne de travail — à trois heures par exemple — en échange d’une rémunération ajustée.
Pour la ministre, cette formule répond à une demande réelle des agents qui souhaitent réaménager leur rythme professionnel tout en restant dans l’administration.
La deuxième option introduit une flexibilité horaire ajustable selon les contraintes personnelles ou familiales.
Un fonctionnaire chargé d’un proche malade pourrait organiser sa journée différemment, tant que son volume horaire global est respecté. Ce dispositif offrirait une marge de manœuvre aux agents sans impact sur la durée totale du travail.
Le troisième dispositif mêle présence physique et télétravail. Il s’adresserait aux agents confrontés à des situations particulières : garde d’enfants en bas âge, prise en charge d’un membre de la famille atteint d’une maladie chronique, ou difficultés de mobilité.
Le temps de travail serait réparti entre domicile et bureau, selon un cadre strict et défini.
Pour rendre possible cet éventail d’organisations, la réforme implique de modifier le statut général de la fonction publique. Le chantier juridique est d’ores et déjà amorcé.
En parallèle, le ministère du Travail élabore l’intégration de dispositifs similaires dans le Code du travail afin d’étendre la flexibilité au secteur privé. Naima Ben Yahia rappelle que cette réforme ne vise pas une catégorie en particulier : « Il ne s’agit pas d’un dispositif réservé aux femmes, mais d’un projet pour tous les travailleurs qui cherchent un meilleur équilibre de vie. »


